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Brent Spelmans

Solution Lead Highways & Ports chez Arcadis

Nous sommes à peine à la moitié de novembre et le nombre de jours de forte congestion routière augmente rapidement. Dans le même temps, nous constatons que le transport de marchandises par voies navigables a reculé en 2022. Selon le Belgian Mobility Dashboard, les embouteillages ont coûté 4,8 milliards d'euros en 2022. Il est clair que la circulation routière en Belgique atteint ses limites.

 

Un véritable calvaire.

C'est ce que ressent parfois l'usager moyen de la route lors de son trajet aller-retour vers le travail. Nous n'en pouvons plus. Et la fin n'est pas en vue. En plus des travaux d'Oosterweel, des travaux routiers sont en cours dans plusieurs points de congestion très importants, tels que le Ring de Bruxelles, la liaison nord-sud du Limbourg, l'E313 en direction de Hasselt... Après les vacances d'été, une douzaine de nouveaux chantiers ont été lancés sur les principaux axes de circulation wallons. Les travaux sur l'emblématique Viaduc de Vilvorde ont commencé. Tous ces projets sont nécessaires, mais ils entraîneront inévitablement davantage de problèmes de circulation.

En raison de la crise de la COVID, le télétravail a considérablement augmenté. 32% des Belges travaillent à domicile au moins un jour par semaine, ce qui représente 35 millions de kilomètres en moins parcourus en voiture chaque jour. Pourtant, en octobre 2022, les embouteillages étaient 25% plus nombreux que pendant la même période en 2021 et même 35% plus élevés que lors du dernier mois d'octobre avant la COVID. Cela est principalement dû à l'augmentation du nombre de kilomètres parcourus par les camions en raison de la croissance explosive du commerce en ligne. Selon le Bureau fédéral du Plan, le transport de marchandises sur nos routes augmentera de 28% supplémentaires d'ici 2040. Il est donc grand temps d'agir de manière coordonnée.

 

Le transport de marchandises par bateau devient plus attractif

Dans le secteur de la navigation intérieure, il y a de grands gains à réaliser, sachant qu'un bateau d'une capacité de charge de 4 500 tonnes équivaut à 220 camions en moins sur les routes. Après des décennies d'immobilisme dans la modernisation des infrastructures essentielles liées à nos voies navigables, nous avons observé ces dernières années un mouvement de rattrapage. Ainsi, 19 ponts sur le canal Albert ont été adaptés pour permettre le passage de bateaux fluviaux plus grands et plus efficaces, et la liaison Seine-Escaut à l'ouest du pays est progressivement améliorée. L'utilisation de bateaux fluviaux renforcés sur les routes de navigation côtière en mer du Nord - également rendue possible grâce à des modifications législatives - rend le transport de marchandises par voies navigables plus attrayant.

Le rail nécessite également des actions. Nos ports, pierres angulaires du système logistique belge, ne sont pas suffisamment desservis. Une augmentation de la capacité des trains de marchandises est cruciale et urgente.

La coordination et l'efficacité pourraient être améliorées

De plus, des progrès peuvent également être réalisés en termes de coordination entre les différents modes de transport de marchandises. L'efficacité, en particulier du transport routier, doit être améliorée. Un camion sur cinq circule à vide. En favorisant la collaboration entre les modes de transport et les secteurs, les marchandises peuvent être échangées, ce qui permettrait de rendre les transports plus efficaces en général. Les terminaux portuaires, les transporteurs, les compagnies maritimes, etc., doivent prendre leurs responsabilités à cet égard.

Échange de données

Une plateforme numérique centrale permettrait l'échange de données sur les différentes options de transport par rail, voie navigable et route. Ainsi, les commerçants auraient la possibilité de faire des choix efficaces et les déplacements pourraient être mieux planifiés. Aujourd'hui, plusieurs plateformes sont utilisées, souvent par des expéditeurs, pour planifier les transports de leurs propres camions ou bateaux. Mais il n'existe pas de système global. Actuellement, les transporteurs sont encore réticents à partager des données concurrentielles sur les clients, les réservations et modifications de dernière minute, les optimisations économiques dans les transports, etc. Cette méfiance doit être surmontée, ce qui est également dans l'intérêt de la survie du secteur des transports.

Plus de coopération = moins de congestion

En conclusion, sans infrastructures adaptées et sans collaboration entre les différents modes de transport de marchandises, il est fort probable que tout restera bloqué dans les embouteillages : tant les personnes que les marchandises. Des travaux sont en cours sur les infrastructures. Des progrès restent à faire sur le plan numérique. Espérons que tous les acteurs auront suffisamment mûri pour considérer les autres modes de transport non pas comme des concurrents, mais comme des partenaires nécessaires pour fluidifier nos processus logistiques.

Notre plaidoyer pour une nouvelle vision du transport de marchandises a également été publié dans L'Echo.